Bulletin
Généralistes.info
Bulletin du Syndicat National de
Médecine Générale
(SNMG)
N°1 Juin 2012
«L’Union dans la spécificité»
Generalistes.info
Bulletin du Syndicat National de
Médecine Générale (SNMG)
N°1 Mai 20012
Directeur de la publication
Dr Rachid Choukri
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Rédacteur en chef
Dr Abdelilah Chiheb
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Ont collaboré à ce numéro
Dr Samir Ayoub
Dr Mohamed Lamzouri
DR Ouadie El Hadrami
Dr Nafissa Izouar
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Adresse : Syndicat National de
Médecine Générale (SNMG).
Angle rues Attoute – Attoufah,
Secteur 10, Hay Riad – Rabat.
Tel : 0537713737
Fax : 053771 33 55
Courriels : synamedgne@gmail.com
Sommaire
________________________
Editorial…………….….…………………P.1
Lettre circulaire N° 1…………..P. 2 à 3
Bureau du SNMG……………………..P.4
Bilan des activités du 1er mandat du Bureau…………………..………P.4 à 11
·Réunions de travail avec la Ministre de la santé, le Directeur Général de l’ANAM et le Président du CNOM
·Participations aux colloques nationaux sur la santé
·Participations aux négociations sur la convention nationale
Le Fonds Mondial pour la lutte contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme……………………..P.11 à 12
La formation du médecin généraliste
Editorial
Il y a un peu plus de quatre ans, naissait le syndicat national de médecine générale (SNMG), de la volonté d’un groupe de médecins généralistes militants, représentatifs de leurs régions respectives. Cette naissance venait couronner une dizaine d’années de réflexions et de tentatives d’organisation de la médecine générale libérale, auxquelles avaient participé un grand nombre de confrères à travers le pays (FNAMGPM, MG Maroc, UNAMGP, associations régionales etc.).
Comme nous l’expliquions dans notre « lettre circulaire n°1 » adressée à l’ensemble des médecins généralistes libéraux, l’objectif principal de notre syndicat est de défendre la place légitime de la médecine générale libérale dans le système de santé, ce qui passe inévitablement par la réorganisation et la régulation dudit système. Cette régulation à laquelle tous les acteurs du système sanitaire doivent contribuer, est une condition sine qua none pour mettre fin à l’anarchie qui sévit dans le secteur, source de gaspillage de ressources humaines et financières
La création d’un syndicat spécifique à la médecine générale s’est imposée progressivement, car elle répondait à un besoin réel de la profession, notamment après les revers qu’elle avait subi lors des négociations relatives à la première convention nationale avec les gestionnaires de l’AMO. Nous avions réalisé alors, que les revendications de notre profession étaient toujours considérées comme négligeables et donc reléguées au second plan. Tout se passait comme si le seul objectif des pouvoirs publics, représentés par l’ANAM et les caisses gestionnaires de l’AMO, mais aussi d’une partie de nos confrères spécialistes, était de s’entendre sur la tarification des actes et des prises en charge de certaines pathologies. Les revendications propres à la médecine générale avaient été traitées de manière démagogique, avec des promesses jamais tenues sur le terrain.
Avec l’avènement de l’AMO, nous avions enfin un cadre institutionnel de négociation avec les gestionnaires des caisses de prévoyance sociale, coiffées par l’agence nationale de l’assurance maladie (ANAM). Si on ajoute à ceci la volonté affichée par le Ministère de la santé d’inclure le secteur privé dans la politique sanitaire du pays (loi cadre de la santé, carte sanitaire, soins de santé de base, etc.), il étaitdevenu légitime alors pour nous, d’exiger l’application des principes de bonne gestion de notre système de santé et de ne plus nous contenter de discuter de la valeur des actes.
Concernant les revendications globales de l’ensemble de la communauté médicale, notamment celle d’un ordre national élu, unifié et fort et celles relatives à l’exercice de la profession médicale dans le pays, nous restons solidaires de nos confrères des autres syndicats, aussi bien spécialistes que généralistes. Ceci pour dire que notre syndicat n’est en opposition avec aucun autre syndicat existant ou appelé à exister, notre seul souci étant de défendre les droits spécifiques à l’exercice de notre profession.
Le mandat de notre bureau vient d’expirer et nous projetons d’organiser une assemblée générale élective dans quelques semaines.
Ce bulletin a donc pour objectif d’informer les confrères généralistes sur le parcours de notre syndicat et de les inviter vivement à le rejoindre. Il y va de l’avenir de notre profession.
Lettre circulaire N°1 adressée aux médecins généralistes après la constitution du syndicat
Chers consœurs et confrères,
En l’espace de deux décennies, le médecin généraliste libéral a vu son statut s’effondrer et son champ d’action envahi par de nombreux intervenants (spécialistes, pharmaciens, paramédicaux, charlatans, etc.) au mépris du bon sens et de la loi.
Alors que partout dans le monde, les politiques de santé tendent à s’organiser autour de la médecine générale/médecine de famille, comme pivot d’un système de santé efficient, dans notre pays, tout porte à croire que la politique sanitaire n’a pas encore trouvé le moyen d’intégrer tous les intervenants présents sur le terrain et en premier lieu, les plus accessibles et les plus efficaces, les médecins généralistes. On laisse faire la nature et la »loi du marché », avec comme corollaire anarchie et gaspillage des moyens et des compétences.
Cette situation est paradoxalement artificielle, dans un pays où tous les indicateurs sanitaires sont au rouge et où le nombre de médecins, rapporté au nombre d’habitants, est encore loin de satisfaire aux normes internationales, malgré l’énorme investissement de l’état dans la formation des médecins de première ligne. Ces derniers, pour leur part, consentent de gros sacrifices en matière de formation continue (DU d’échographie, de diabétologie, de sénologie, de nutrition, etc.) et d’équipement (deux cabinets sur trois proposent un échographe).
Avec l’avènement de l’assurance maladie obligatoire (AMO) et la mise en place de l’agence nationale de l’assurance maladie (ANAM) comme régulateur du système de soins, les médecins généralistes avaient espoir que les décideurs considéreraient en premier lieu l’économie de la santé via la maîtrise médicalisée des coûts et que le secteur serait réorganisé pour reprendre un second souffle. Ils devaient vite déchanter, l’ambulatoire en général et la médecine générale en particulier seront occultés lors de la mise enplace de la couverture médicale, par des décideurs peu réalistes. Pire, les négociations »tarifaires » qui ont eu lieu entre les représentants des médecins et les gestionnaires auront consacré le principe de « l’infériorité » de la médecine générale et de son prétendu faible service rendu (la valeur du C généraliste est fixée à mi-hauteur du Cs).
Ceci dit et bien avant cette dépréciation de la médecine générale consacrée lors des négociations tarifaires, les médecins généralistes souffraient déjà du déséquilibre entre leur offre de soins, qui obéissait à unsouci d’actualité et d’efficacité et la faiblesse du pouvoir d’achat des populations et leurdésinformation, sans compter les pratiques de concurrence déloyale.
Cette situation a conduit :
·A la baisse des revenus des médecins généralistes et à la dégradation de leur condition sociale, sources de démotivation et de comportements désespérés,
·Au désintérêt grandissant des jeunes médecins pour la profession,
·A la fermeture de nombreux cabinets
Pendant ce temps, nos instances nationales (conseil de l’ordre, ministère de la santé et même les syndicats) ne semblaient pas se préoccuper outre mesure de la situation de la médecine générale, parent pauvre de la profession, dont les problèmes ont toujours étés relégués au second plan dans la majorité des prises de décisions.
Après de nombreuses rencontres sur plus d’une année, à passer en en revue toutes les expériences associatives et syndicales anciennes, un groupe de médecins généralistes libéraux, originaires d’une quinzaine de villes ont essayé d’identifier et de développer leurs propres revendications en rapport avec la spécificité et le caractère varié de leur mission.
Ils ont estimé que le meilleur moyen de faire entendre la voix de la médecine générale était de constituer un syndicat représentatif de la profession. C’est ainsi que, réunis en assemblée générale à Rabat le 15 décembre 2007, ils ont proclamé la création du SYNDICAT NATIONAL DE MEDECINE GENERALE (SNMG) dont le premier objectif est d’assurer« La défense et la promotion des intérêts matériels et moraux des médecins généralistes libéraux du Maroc, sous tous les rapports et dans tous les domaines ayant trait à la profession.» (Article 2 – objet)
L’assemblée générale élective du 15 décembre 2007 a désigné un « Conseil National » regroupant les représentants des différentes villes du Maroc (à raison de deux représentants par ville) et un « Bureau National » chargé de l’«administration » de l’institution.
Ce syndicat est ouvert à TOUS les médecins généralistes du Maroc sans aucune distinction. Il n’est en conflit, ni concurrence avec aucun autre syndicat existant ou appelé à exister dans l’avenir. Il se considère partie intégrante de la famille de la médecine libérale et de la grande famille médicale nationale et de ce fait, il est disposé à toute collaboration pour améliorer les conditions de travail et de vie des médecins et partant, l’accès des citoyens de ce pays à une médecine de qualité. «L’Union dans la spécificité», telle est la devise de notre jeune syndicat !
Assemblée générale constitutive du
SNMG, Rabat le 27 /12/2007
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COMPOSITION DU BUREAU NATIONAL DU SNMG
DR. Rachid CHOUKRI |
Prés Président- Rabat |
Abdelilah CHIHEB |
Vice Vice président-Kénitra |
DR. Rachid BERKANE |
Vice Vice président- Mohammedia |
DR. Mohamed LAMZOURI |
Vice Vice président- Taza |
DR. Mohamed AMMOR |
Vice Vice Président – Fes |
DR. Samir AYOUB |
Secrétaire Général Rabat |
DR. Adelilah EL KAHLOUN |
Secrétaire Général Adjoint- Tanger |
DR. Ouadie EL HADRAMI |
Trésorier- Souk Larbaa du Gharb |
DR. Mustapha BACHAR |
Trés Trésorier Adjoint-Salé |
Activités du SNMG
Réunions de travail
–Avec Chakib Tazi DG de l’ANAM le 30/12/2008
– Avec Mme Yasmina Baddou Ministre de la Santé le 13/02/2009
–Avec le CNOM
Le but de ces réunions était de présenter le syndicat et de formuler les revendications spécifiques de la médecine générale libérale.
Les responsables rencontrés (Président désigné du CNOM, Directeur de l’ANAM et la Ministre de la santé) ont tous donné l’impression d’être sensibilisés à la problématique du circuit coordonné des soins et par conséquent à la nécessité de revaloriser la médecine générale et la repositionner comme pivot du système de soins ; mais, malgré leurs discours «compatissants », aucune mesure concrète, pour restructurer le paysage sanitaire national ne devait se dégager des discussions.
Jean de Kervasdoué, économiste français de la santé, nous le fera remarquer, plus tard, dans le cadre d’un audit commandité par L’ANAM : « beaucoup de promesses d’amour, mais pas de passage à l’acte ».
Participation au colloque sur le droit à la santé organisé par le Ministère de la santé
(28 février 2008, Hôtel SOFITEL Rabat) : présentation par Yasmina Baddou de sa stratégie pour 2008-2012.
Le SNMG s’est impliqué dans toutes les commissions et nous avons démontré que l’orientation actuelle de notre système de santé créait d’énormes disparités dans l’accès aux soins des citoyens. Nous avons plaidé pour une plus grande implication des médecins généralistes privés dans l’application des programmes sanitaires prioritaires du pays, étant donné leur nombre (plus de 4000) et leur répartition, assez harmonieuse, sur tout le territoire. Nous avons une fois de plus, rappelé la nécessité de la réorganisation de la santé autour de la médecine générale et la synergie que pourrait créer un partenariat public-privé pour résoudre nombre de problèmes, notamment dans les zones où les structures publiques sont insuffisantes.
Participation au Forum national sur les soins de santé primaires, Rabat les 27‐29 avril 2009
Trois jours durant, différents experts nationaux (ministère de la santé, ANAM, enseignants, etc.) et internationaux (experts de l’OMS, experts de pays amis etc.) se sont succédé pour démontrer que les systèmes de santé qui privilégiaient les soins de santé de base, comme premier recours de la population aux soins, étaient les plus performants et les moins coûteux. Il a beaucoup été question de redonner au médecin généraliste la place qui lui revenait, en l’occurrence celle de médecin traitant d’a d’abord, puis de médecin référent pour les autres niveaux.
Pr Millette du Québec et Pr Pestiaux de Belgique « flanqués » des Drs N.Izouar et R.Choukri
La question de la réforme de la formation Initiale des médecins généralistes a également été évoquée aussi bien par les experts internationaux que par les responsables marocains (exposé de la Doyenne de la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Rabat)
Notre Syndicat a exposé pour sa part sa vision du partenariat public-privé au niveau des soins de santé de base en rappelant :
–Notre « force de frappe » considérable: 4000 médecins généralistes (la ½ de l’effectif « généraliste » national) déployés à travers tout le pays.
–Notre implantation à proximité des populations (quartiers populaires, campagnes)
–Notre disponibilité : souplesse des horaires, mobilité (visites à domicile), permanence des soins (PDS)
–Notre Equipement : la moitié des médecins généralistes possèdent un échographe, un appareil ECG, du matériel pour la petite chirurgie, des tests divers, etc.
–Notre Participation quotidienne aux programmes de santé publique: éducation sanitaire, conseil, vérification des calendriers de vaccination, PF, etc.
Nous avons également fait des propositions concrètes :
·Concernant la carte sanitaire:
–Mesures incitatives à l’installation des jeunes en zones sous – médicalisées
–Implication des médecins généralistes privés dans les programmes de Santé Publique (vaccination, PF,PSGA, suivi de la petite enfance, etc.), moyennant formation et via contrat, notamment dans les zones éloignées.
Ces mesures constitueraient, à notre sens d’excellents leviers pour la concrétisation de la stratégie 2008 – 2012(réduction de la mortalité maternelle et Infantile)
· En soutien à l’AMO :
–Prise en charge des faibles revenus (RAMED par un système de tiers payant selon un tarif négocié)
–Prise en charge globale des malades atteints d’ALD : forfait annuel comprenant les consultations obligatoires et une consultation de synthèse.
– Réglementation de l’Hospitalisation à domicile (HAD), seule alternative pour certains patients (grabataires, fin de vie)
–Notre engagement dans la réduction des coûts par une plus grande prescription des génériques,
–Respect des règles de bonne pratique (référentiels), etc.
·Concept du Médecin traitant, à promouvoir :
–Tenue du dossier médical des patients et coordination des soins (projet de loi cadre):
–Réduction du gaspillage des ressources (répétitions d’examens et de traitements inutiles, bonne orientation des patients),
–Réduction de la morbidité liée à la mauvaise utilisation des médicaments (associations dangereuses non déclarées, réactions aux médicaments non communiquées entre les médecins, etc.).
·Contribution à l’information sanitaire et à la Surveillance épidémiologique.
Participation à la relance des négociations pour le renouvellement de la convention nationale des soins
Nous avons été invités par l’ANAM,
à participer aux négociations pour le renouvellement de la convention nationale des soins, qui ont démarré le 6 janvier 2010
aux côtés de :
–L’ANCP
–Le collège des médecins spécialistes
–La CNOPS
–La CNSS
–L’ordre national des médecins.
–Le Ministère de la Santé
Dès le démarrage de ces négociations, nous avons rapporté fidèlement la position des médecins généralistes privés, à savoir que la convention de 2006 les avait complètement marginalisés car :
–Elle était essentiellement dirigée vers les actes spécialisés et l’hospitalisation
–La valeur du « C » proposée était dégradante et l’écart entre le « C » et le « CS » ne reposait sur aucune justification scientifique
–Il n’y avait aucune mesure incitative pour la médecine générale
De plus, lors de l’application de cette convention :
–L’établissement des dossiers ALD a connu une grande anarchie et beaucoup de dossiers établis par les médecins généralistes ont été rejetés sans aucune justification légale
–La prévention et la formation continue, pourtant inscrites dans le préambule de la
convention n’ont fait l’objet d’aucune mesure de concrétisation.
–Les principes généraux énoncés dans l’Article 2 du Titre 1er, Chapitre 1er,
notamment : « la maitrise médicalisée des dépenses » et « la mise en œuvre d’un dispositif de coordination et de continuité des soins» sont restées vagues et n’ont connu aucune traduction sur le terrain
–Les «mesures d’accompagnement » (promesses de l’article 3 duTitre 1er, Chapitre 1er) n’ont pas été mises en application. Elles stipulaient que « les parties signataires convenaient d’étudier ensemble, sous l’égide de l’ANAM, la réalisation et la mise en œuvre d’outils de régulation et d’accompagnement et ce dès la signature de la présente convention ».
Ces outils concernaient, entre autres et en particulier :
·les formes et les modalités appropriées pour la mise en place du parcours de soins coordonnés,
·les mesures de lutte contre toute forme de dirigisme et de convention individuelle,
·les mesures en vue de promouvoir la prescription des médicaments génériques »
Tout ceci est resté lettre morte. Et mise à part l’obligation d’appliquer le Tarif National de Référence (TNR), le médecin généraliste « conventionné d’office » n’a vu aucun avantage à signer cette convention qui, de toute façon, sur le terrain, est passée quasiment inaperçue.
Nous avons donc décidé de participer à ces négociations pour faire valoir les revendications de la médecine générale privée, à savoir :
1- Une ré organisation de l’offre de soins avec une définition du rôle de chaque catégorie de professionnels, pour éliminer le nomadisme médical, source de comportements préjudiciables à la santé des individus… et des caisses.
Cette réorganisation passe inévitablement par l’obligation pour chaque assuré social d’avoir recours, à l’entrée du système de santé, à un médecin traitant, qui délivre les soins de la première ligne, oriente efficacement et coordonne les interventions des autres professionnels Ce médecin traitant tient un dossier médical patient centralisé, qu’il « partage » avec les « médecins consultants », avec obligation pour ces derniers de lui retourner l’information.
2 – Des « mesures d’accompagnement » indispensables:
– La revalorisation des honoraires (C et V, principale activité du médecin généraliste)
– La reconnaissance de certains actes pratiqués par le médecin généraliste (Echographie, petite chirurgie, etc.)
–L’implication des médecins généralistes dans les grands programmes prioritaires du pays (grossesses et accouchements, petite enfance, personnes à besoins spécifiques) avec des modes de rémunération appropriés (forfaits).
–Une offre de FMC «conventionnelle» financée par les organismes gestionnaires, dans le but d’améliorer les performances des médecins et garantir aux patients des soins de qualité
–Un soutien à la permanence de soins (PDS) : équipement de maisons médicales, indemnisation des astreintes des médecins généralistes.
–Une participation consistante des organismes gestionnaires à la couverture sociale des médecins libéraux (Assurance maladie et retraite) et à leurs autres charges sociales.
Malheureusement, ces négociations ont tourné en rond pour s’arrêter au bout de trois
ou quatre réunions, en raison des grandes divergences entre les différents protagonistes, mais aussi à cause de l’absence quasi-totale de l’implication du ministère de tutelle.
Ceci nous a d’ailleurs conduits à publier le communiqué de presse ci-dessous :
COMMUNIQUE DE PRESSE
Le bureau du SNMG, réuni le 29 septembre 2010, pour examiner l’issue des négociations relatives au renouvellement de la convention nationale entre les syndicats médicaux et les gestionnaires de l’AMO sous l’égide de l’ANAM, communique :
« Au moment où nous attendions la reprise des négociations, nous avons été surpris de lire dans la presse nationale du mois de septembre 2010 (notamment la vie éco et l’économiste), que ces négociations auraient échoué et qu’on s’en remettait (déjà ?) à l’arbitrage de la Ministre de la Santé.
Devant cette situation caractérisée par le flou le plus total, le SNMG se trouve dans l’obligation de clarifier publiquement sa position :
Les trois réunions officielles auxquelles nous avons participé, depuis le démarrage des négociations en janvier 2010, se sont limitées aux faits suivants :
–Présentation des bilans des caisses, de leurs réserves et de leurs prévisions (sombres)
–Présentations des critiques des syndicats médicaux, formulées à l’encontre de la première convention.
–Propositions écrites des syndicats médicaux, auxquelles aucune suite n’a été donnée.
Notre syndicat, conscient des difficultés des organismes gestionnaires à maintenir les caisses « à flot », s’est déclaré prêt, dès le départ, à s’engager dans un partenariat « Win-Win » pour la mise en œuvre d’outils de régulation pour une maîtrise médicalisée des soins. Ses propositions ont été claires :
–– Mise en place d’un circuit de soins, coordonné par le médecin généraliste afin de réduire les actes inutiles,
–L’implication des médecins généralistes dans les grands programmes de santé prioritaires du pays, avec proposition de forfaits pour la prise en charge des ALD, des grossesses, de la petite enfance etc.
–La participation des médecins généralistes libéraux à la prise en charge des assujettis au RAMED avec des conditions à négocier avec l’état.
–La promotion de la prescription des médicaments génériques –La promotion de la rationalisation des
prescriptions des examens complémentaires en adoptant les recommandations de bonne pratique élaborées par les institutions nationales compétentes.
En contre partie, le SNMG réclame :
–La revalorisation des honoraires (C et V), principale activité du médecin généraliste,
–Une offre de FMC « conventionnelle » indépendante, financée par les organismes gestionnaires
–Un soutien à la permanence des soins
–Une participation des organismes gestionnaires à la couverture sociale des médecins (retraite et assurance maladie)
Nous sommes donc surpris de lire, après l’expiration des délais règlementaires de six mois fixés par la loi, que les organismes gestionnaires auraient transmis leurs propositions à l’ANAM.
Pour quelles raisons ces « propositions » n’ont pas été transmises aux autres parties dans les délais impartis par le calendrier ?
Pour quelles raisons les négociations n’ont pas suivi leur cours normal alors qu’elles ont démarré dans les délais normaux ?
Pour quelles raisons les parties concernées n’ont plus été convoquées après la troisième réunion ?
Autant de questions restées sans réponses, qui légitiment notre droit de douter du sérieux accordé à ces négociations et de la crédibilité de la commission qui en a la charge ».
Autres activités
Participation aux journées régionales des associations des médecins généralistes
Exposés sur la médecine générale et sur les activités du syndicat :
Agadir le 11/03/2011
Taza le 27 / 05/ 2011
Tétouan le 06 /05 / 2011
Réunion de travail avec le Bureau de
l’Amicale des MG de Tétouan le 08/05/2011
Meknès « photo de famille » le 28/05/2011
Congrès de Sefrou 25-26 mars 2011 : «Médecine citoyenne – Médecine de proximité/ Médecine générale – Médecine de famille »
Participation massive de confrères venus des quatre coins du pays
Tanger -Tétouan en force
Témara et Meknès : très convivial
«Caravane médicale» pluridisciplinaire,
au profit des populations démunies de la ville de Bhalil
Hôpital « mobile » de Bhalil le 27/03/2011
MG public et privés : partenaires dans l’associatif
Plus de 1500 consultations de médecine générale, d’ophtalmologie, de pédiatrie, de gynécologie, de gastroentérologie, de médecine dentaire, etc.
Circoncisions, dépistage hépatite C, délivrance de médicaments.
Table ronde sur le tabac et les droits de la femme, à Rabat, en partenariat avec le PHAI (Public Health Advocacy Institute) de la Northeastern University school of Law , USA
Golden Tulip Rabat le 26 décembre 2011
Publications d’articles et d’interviews dans la presse nationale et la presse spécialisée (Docti news).
A propos de l’AMO (extrait)
« Le Maroc ambitionne aujourd’hui d’enrichir le processus de la couverture médicale, notamment par l’élargissement du champ d’application en termes de catégories bénéficiaires et de prestations garanties, de préserver ses acquis et de garantir les conditions de sa réussite et de sa pérennité. Cette perspective fait maître non seulement des espoirs mais aussi des craintes. Espoirs d’étendre la couverture médicale à de larges fractions de la société qui en sont dépourvues. Craintes d’enfanter un « monstre dévoreur de ressources ». Le défi est donc de concilier entre l’ambition de généraliser la couverture sanitaire, et la contrainte des équilibres financiers garants de sa pérennité et de sa viabilité ».
A propos du RAMED (extrait)
« Notre position envers la mise en place du RAMED a été claire dès le départ. La décision de prendre en charge les personnes éligibles à ce régime, uniquement dans les structures relevant du ministère de la santé, a provoqué le mécontentement, voire l’ire de toute la médecine libérale et des médecins généralistes en particulier.
Tout d’abord, cette mesure fait fi du principe sacro saint d’équité en matière d’accès aux soins, consacré dans la constitution.
Deuxièmement, les populations couvertes par le RAMED intéressent une grande partie de la patientèle habituelle des médecins généralistes libéraux qui assurent une bonne couverture des quartiers péri-urbains et des villages. Ces praticiens ont toujours pris en considération les capacités de financement des populations démunies, même si ces dernières se montraient de plus en plus exigeantes envers l’équipement des cabinets médicaux et la qualité des prestations.
Nous réaffirmons , à chaque réunion avec les décideurs, notre volonté de participer à ce chantier vital, qui englobe 25% de la population, en proposant des forfaits pour la prise en charge des affections de longue durée, de l’enfant, de la grossesse et même en consentant une forfaitisation des soins ambulatoires.
La participation des médecins généralistes privés au RAMED sera une garantie supplémentaire de sa réussite, car ces derniers interviennent souvent en amont, prévenant le développement de maladies lourdes et coûteuses et retardant l’évolution des affections de longue durée vers les défaillances organiques dont la prise en charge est très onéreuse »
Première concrétisation du partenariat public – privé :
Dans la ligne droite de notre politique de repositionnement du médecin généraliste privé comme acteur de santé publique, notre syndicat participe depuis deux années au Comité de Coordination Maroc (CCM) du Fonds Mondial pour la lutte contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme. Il siège aux cotés des 25 membres du conseil d’administration du CCM et prend à toutes les activités de ce dernier. Il a participé à la réunion du Caire et a réussi à décrocher la représentation du Maroc au Forum du Fonds Mondial, qui s’est tenu au Brésil en juin 2011.
Dans ce cadre, le SNMG a proposé un projet pour venir en renfort à l’action du ministère de la santé, laquelle est jugée insuffisante par les organismes internationaux, en matière de prise en charge des deux fléaux que sont la Tuberculose et le Sida, en raison du manque patent en ressources humaines.
Ce projet consiste en un programme de formation, étalé sur 05 ans, intéressant 350 médecins généralistes privés volontaires, pour la prise en charge des malades atteints de tuberculose et 350 autres pour la prise en charge des malades atteints de SIDA (prévention , information, dépistage, traitement et suivi).
Le 03 avril 2012, après une évaluation « marathon » corsée, par l’équipe de l’Unité de Gestion du Fonds Mondial, le SNMG a pu finalement se qualifier et signer une convention de partenariat avec le Ministère de la Santé, dans le cadre du lancement du plan stratégique national de lutte contre le sida
Cérémonie des signatures
La cérémonie de signature, présidée par les Ministres de la Santé et de l’Enseignement, s’est déroulée en présence du Secrétaire Général de la Rabita Mohammadia des Oulémas, du Directeur exécutif de l’ONUSIDA, du représentant du Directeur Régional OMS/EMRO, du Coordinateur Résident des Nations Unies, des Directeurs centraux du ministère de la santé, des Présidents des ONG œuvrant dans le domaine du Sida et d’un grand parterre de professionnels de la santé.
Signataires de la convention
A propos de la formation en médecine générale
Le SNMG reste fidèle à l’esprit de « l’Atelier Marrakech » de décembre 2001, animé par le Pr Pestiaux, au cours duquel les représentants des associations des médecins généralistes privés du Maroc (en présence des représentants du ministère de la santé, ceux de la Faculté de Médecine, du conseil national de l’ordre des médecins et de membres de la SMSM), avaient ébauché le profil du médecin généraliste marocain de l’avenir en définissant les contours de sa formation:
1 – Une formation initiale adaptée à notre contexte socio-économique et socioculturel, visant dès le départ une spécialisation dans les soins primaires pour en faire un choix positif et non pas une sélection par l’échec des futurs médecins.
2 – Une formation continue institutionnalisée, gratuite, décentralisée et répondant aux besoins exprimés par les médecins généralistes. Cette FMC ne pouvant se faire qu’avec la participation des médecins généralistes à toutes les étapes du cursus. L’objectif final étant une mise à niveau de l’ensemble des médecins généralistes en exercice, pour faire de la médecine générale un vrai pivot du système de santé.
Or, à notre grand regret, les facultés de médecine nationales ne semblent pas tenir compte de l’évolution de la médecine générale sur le terrain et n’accordent aux généralistes, premiers intéressés, qu’un rôle de figurants dans les projets de formation qu’elles proposent, leur donnant l’impression, pour reprendre notre ami québécois, le Pr M Turgeon, d’être « de simples consultants dans leur propre entreprise ».
Il ya lieu de rappeler ici, qu’il ya plus de dix ans, la faculté de Marrakech avait tenté de démarrer un DIU de médecine de famille, avec le concours d’organismes internationaux, mais a dû y renoncer faute de participants.
Plus tard, la faculté de médecine de Casablanca avait fait appel à l’expertise de consultants internationaux, notamment canadiens, pour mette en place la même formation et manifestement, cela n’a pas abouti non plus.
Aujourd’hui, la faculté de médecine de Rabat vient d’obtenir l’accréditation pour démarrer un CU de
«médecine de famille » payant, au même titre que les DU de médecine de sport, de prise en charge de la douleur, de colposcopie etc., qu’elle propose aux seuls médecins généralistes.
Le programme de la formation consiste en une espèce de révision accélérée de toute la pathologie rencontrée en médecine générale, traitée par des spécialistes universitaires, avec quelques modules « généralistes » confiés à quelques médecins généralistes.
Il est certain que ce programme est en mesure d’améliorer la performance des médecins généralistes qui vont en bénéficier, mais, le fait qu’il soit sanctionné par un CU portant l’appellation « médecine de famille », délivré par une faculté de médecine nationale, est une injustice faite à l’ensemble des médecins généralistes en exercice dans ce pays et dont une grande majorité fait de gros efforts de formation continue par ses propres moyens.
Un peu d’histoire :
Aux USA la médecine est restée longtemps « générale », avec cette image du « bon médecin » connaissant les familles, qui se déplaçait à domicile, pour « livrer » un bébé ou « recoudre » un enfant turbulent.
La médecine générale connut ensuite une véritable traversée du désert autour de la seconde guerre mondiale, avec la tendance à la spécialisation, suite à l’avènement de nouvelles technologies médicales.
La profession commença alors à être « désertée », car considérée comme peu gratifiante.
Une série d’événements sociaux va ouvrir la voie à la médecine familiale pour devenir une spécialité à part entière. En effet, le vieillissement de la population et l’accroissement des maladies dégénératives qui y sont reliées, l’apparition de nouvelles maladies et de nouveaux traitements et la sensibilisation accrue de la population face à la santé, vont soutenir la demande d’omnipraticiens et de médecins en médecine familiale
La création de l’American Academy of General Practice (AAGP) en 1947 va pouvoir donner une voix à la diminution du nombre de médecins généralistes.
En 1966, le Rapport Folsom consacrera la création de la Médecine de Famille et, en 1969, les autorités sanitaires vont approuver la pratique de la médecine familiale comme spécialité à part entière
Au canada la médecine de famille représente un modèle d’organisation de santé communautaire. Dans ce système, les omnipraticiens œuvrent dans un champ pratique très particulier, la médecine générale québécoise se pratiquant essentiellement en groupe.
C’est une discipline universitaire, enseignée par des médecins de famille et qui a été reconnue comme spécialité à part entière par un gouvernement soucieux de soutenir une branche désaffectée des étudiants en médecine et ceci grâce au leadership de la Fédération des Omnipraticiens du Québec (FMOQ), l’équivalent de notre SNMG.
En Europe, le but premier du développement de la médecine de famille après la crise de 1980 était d’ordre économique
Ce but devint politique dans une Europe unie, aspirant à unifier les systèmes de soins de santé et la pratique de la médecine de famille sur tout son territoire. En effet, pour les pays de l’Union Européenne et ceux qui aspirent à la rejoindre, la formation médicale est gouvernée par la Directive EU 93/16 dont l’objectif premier est de promouvoir la liberté de mouvement des médecins.
Pour la WONCA (Société Européenne de Médecine générale-Médecine de famille, branche régionale de l’Organisation mondiale de la « médecine de la famille »), la médecine générale – médecine de famille est une discipline scientifique et universitaire, avec son contenu spécifique de formation, de recherche de pratique clinique, et ses propres fondements scientifiques. C’est une spécialité clinique orientée vers les soins primaires.
La formation des médecins de famille s’effectue par des médecins de famille avec stages pratiques (directives européennes)
Le Dr Stephens, grand fondateur américain de la spécialité de médecine de famille a déclaré : « la médecine est toujours l’enfant de son temps et ne peut échapper à son influence .Elle est façonnée par les idées contemporaines et les tendances sociales ».
Notre pays na pas échappé pas aux grands changements que connait le mode en matière de vieillissement des populations, d’émergence de maladies nouvelles et de résurgence de maladies anciennes comme la tuberculose.
Pour faire face aussi bien aux menaces nouvelles qu’aux pathologies classiques, afin de protéger la santé d’une population de plus en plus exigeante, notre pays a plus que jamais besoin de renforcer ses soins de santé de base. Pour ce faire, le renforcement et la réorganisation de la première ligne, que représente la médecine générale, ne constitue pas un luxe, mais un « must ».
Ceci dit, avant de procéder à la mise en place dans notre pays, d’un enseignement « post graduate » en médecine générale, il serait pertinent de reconfigurer d’abord le paysage sanitaire national, avec une vision claire de la place que doit occuper ce « médecin de famille » dans un circuit coordonné des soins, de définir son profil, sa mission, etc. La création au sein des facultés de médecine de départements dédiés à la médecine générale reste également un préalable pour toute réforme du cursus de formation pour les médecins de première ligne, afin de faire de la médecine générale une spécialité clinique à part entière, orientée vers les soins primaires.
C’est un choix stratégique pour la santé nationale.
Perspectives d’avenir
Le SNMG organise bientôt son assemblée générale élective avec l’ambition de rassembler un maximum de confrères autour de son cahier revendicatif.
Il va sans dire qu’une équipe, aussi performante soit-elle, ne peut mener à bien les revendications de la base sans une adhésion massive de celle-ci. Aussi, nous avons prévu de proposer à l’assemblée générale d’élargir la représentativité aux différentes régions du royaume, en créant des bureaux régionaux, dont la mise en place sera confiée au prochain bureau national.
La création de ces bureaux de proximité permettra de disposer d’un cadre légal pour les réunions et les concertations des médecins généralistes des régions et de pouvoir intervenir pour résoudre les problèmes loco régionaux relatifs à la profession.
Concernant les associations de médecins généralistes aussi bien nationales que régionales, le bureau sortant considère que toutes les associations qui évoluent sur le terrain sont un acquis pour la médecine générale et que leur apport ne peut que renforcer l’action du SNMG. Aussi, le syndicat entend-il entretenir une collaboration étroite avec l’ensemble de ces associations, tout en évitant tout conflit d’intérêts.
Le champ d’action du Syndicat National de Médecine Générale est clair : la défense des intérêts moraux et matériels de tous les médecins généralistes du secteur libéral.